| | Art by Eve | |
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Eve receptionniste
Nombre de messages : 8 Age : 30 Date d'inscription : 10/05/2008
| Sujet: Art by Eve Sam 10 Mai - 20:29 | |
| Ecrits, extraits de texte : - Spoiler:
- Citation :
- Je me rappelle de mon premier souvenir de toi. On était encore là-bas. J'étais minuscule, je dépassais même pas les pieds des chaises. Et pourtant, déjà grâce à mon caractère inimitable, je t'arrosais avec le tuyau d'eau. Et tu rigolais. Parce que je m'en mettais partout aussi. L'arroseur arrosé, n'est-ce pas ? Puis aussi notre premier été à Cavalaire avec seulement toi, moi et Alex. Les tournées de moto avec mon cousin, les ballades sur le sable, les rires assassins.. Nous, on avait vraiment eu droit à tout. Jamais je ne m'en plaindrai. Sans doute aussi, la sincérité que tu m'as donné, que tu m'as toujours confié comme le plus grand des trésors. C'est très fragile cette petite chose, ça s'appelle la confiance, tu disais. Je l'ai toujours gardé. Emprisonnée à double-tour dans mon coeur, dans la seule place qui n'est réservé qu'à toi. Exclusivement à toi. Puis il y a aussi tous les souvenirs de voyages, de fous rires, de chansons et de confidences. Tu dois la personne à qui j'ai le plus parlé de presque tout. Et derrière tes lunettes de soleil, tu devines mes jardins secrets. Au fond, tu pars avec des avantages aussi. Mais c'est pas forcément un mal. J'ai conscience d'avoir une relation privilégiée avec toi, je le sais très bien. Et j'aurais envie de le crier au monde entier. Tu n'es qu'à moi. Chasse gardée. Enfin non.. C'est plutôt moi qui suis la protégée entre tes griffes douceureuses mais acérées, le trésor chéri. Et je ne t'en remercierais jamais assez. Chaque souvenir de toi, de ton sourire, de tes yeux rieurs et des gestes identiques aux miens n'est que joie, nostalgie et envie. Je ne douterai jamais du fait que tu sois bon. Alors ne doute pas, toi, du fait que chaque jour, chaque instant, chaque fois, chaque vendredi, chaque trajet en voiture, chaque chanson, chaque souvenir je les aime. Tous. Parce qu'il te concerne. Et que toi aussi, comme tout cela, je t'aime. Comme le plus grand, le modèle. Le seul, l'unique, le mien. Mon quatorzième héros. Je t'aime.
- Citation :
- " Bonjour, mademoiselle.
- Excusez-moi, nous nous connasissons ? - Non pas vraiment. Mais j'ai l'impression de vous avoir déjà croisé, au détour d'un trottoir. Ou d'un rêve peut-être. - Malheureusement pour vous, ici, maintenant, c'est la réalité. Alors à cette nuit, et au revoir." Elle se leva soudainement du banc où elle était assise depuis près d'une demie-heure. Ses pas frôlaient le sol. Ses pieds étaient lourds. Ses cheveux volaient en arrière, comme des flammes vaillantes. Dorées. Lui la regardait s'éloigner. Cherchant ses pas, rentrant dans les siens, il criait déjà famine. Comment nourrir son corps désormais ? Il avait faim, en re-demandait. Quémandait ses vivres pour la soirée. Puis il courrut. Tel un guépard fou, il pria le monde autour de lui de se pousser de son chemin. "C'est ma route !" disait-il. On le prenait pour un fou. L'était-il déjà ? Qui le saura un jour ? Il était là, à courrir vers sa proie. Pré-destinée. Puis je me suis décidé à rentrer en moi pour une fois. J'abandonnai mon rôle de spectateur infidèle pour devenir une poupée tremblante et lancinante : " Je vous devine, mademoiselle. Je vous sens attirée par moi, mais vous n'osez l'admettre. En toute modestie et en dehors de toute empreinte de vanité, je le sais. Ne niez pas ! Acceptez juste un repas. Je sens qu'on pourra faire des miracles. L'appel des corps.. - .. n'est pas. Vous êtes paranoïaque ou fou à aliéner. Ou que sais-je encore. Je n'ai qu'une envie : vous fuir. Vous me faîtes peur. Vous ne ressemblez à rien avec votre coupe en pétard et votre mètre soixante-dix. Bon sang. Pourquoi est-ce toujours à moi de tomber sur des gens tout droit sortis de l'asile ?!" Je ne pus m'empêcher de la serrer dans mes bras. Elle se crut attaquée, offensée. Ce n'était pourtant pas mon but.. Elle se précipita seule dans la terre du parc et se débattit. Puis l'Attirance. Fameux instant de complicité où deux corps se touchent et se rencontrent sans raison. Juste lancés par des nerfs et des odeurs imperceptibles. Le corps humain, en somme. Chaque parti de mon corps essayait de sentir ses longs cheveux de paille emmêlée, de toucher la boue qui s'amusait à ruisseler sur ses joues, de me souvenir de ses pores craintifs et à l'éveil, de goûter sa peau de coton, d'enlacer chaque bruit sourd qui nous encadrait : le vent, les fleurs qui valsaient, accompagnées des vêtements. Il faut avouer que j'avais bu quelques bières. Alors c'était ça, si simple, si rapide. Mais ça avait duré bien peu de temps. La Séduction, cette Satanée Séduction. Je ne connaissais toujours pas son prénom, mais j'avais passé un instant unique, une dépendance soudaine. Telle l'héroïne d'un monde meilleur, elle m'avait englobé. Elle m'avait fait promettre de la faire voyager. Et j'ai promis. Moi, Gustav Schäfer, j'ai promis de faire tout pour elle, parce que j'avais l'impression de l'avoir toujours connu : d'avoir croisé ses yeux au détour de mes pensées, d'avoir espéré sa vie au détour de mes illusions, d'avoir créé son être au détour de mes envies. - Citation :
- Tu m'avais promis. Un jour ou l'autre.. Tu m'avais dit que cette chanson elle était importante, mon ange. On ne doit pas faillir à ses promesses, tu l'avais dit. Tu le savais au final. Que ça se terminerait ainsi. Tu le savais dès le départ, n'est-ce pas ? Que le vent soufflerait entre nous deux, que le parc séparerait ce qu'il restait de ces deux corps éméchés que nous étions. Que j'étais. Que je suis toujours. Tu t'es bien repenti de ton côté. Tant mieux pour toi au final. Moi je ne peux pas. Je n'ai jamais pu. Je te l'avais dit. Sur le ton d'une promesse, je t'avais tenu ces mots.. les mots qu'on ne doit pas dire. Ceux qui restent gravés en nous, en toi et en moi. Tu me l'avais annoncé dès le départ au fond, je savais que c'était voué à être poignardé au berceau. Mais je me suis attachée. Hein, mon ange ? Tu savais que c'était foutu. Toi, seul, connaissait mon tourment. Ma torture quotidienne, celle qui se nourrissait de moi et me pourrissait de l'intérieur. Tu ne m'avais pas dit que ça durerait si longtemps.. Comme un deuil qu'on ne peut inachevé. C'est méchant, triste et égoïste à dire mais j'aurais préféré que tu laisses ta peau ailleurs que sur mon encéphale. Mais au fond ça doit me plaire un peu. Pour que tu n'arrives pas à te décoller, pour que je ne te fasse pas évacuer d'urgence. Tu serais pourtant mieux ailleurs.
- Citation :
- Je vois ces bras ondulants comme des flammes bleus et rouges, brûlantes et hypnotisantes. Et je les envies. J'aimerais n'être que ce corps qui s'ondule sans cesse, exposer une vie et un esprit plus forts, avec de simples mouvements. La vie ne se résume qu'à ça. Je bouge, je rythme. Comme une danse infernale, comme une envie qui se consume. J'en dépends. Je crée ce manque en moi pour avoir quelque chose à combler, à remplir et donc me faire un but. Simple, clair, précis. Bouger. Sans ça, je suis un corps sans vie. Sans ça, je ne verrais les autres que comme des marionnettes insensibles. Qu'ils sont.
On me traîte de folle, d'incapable. A quoi bon ? Seul ce corps m'importe. Seuls ces mouvements psychédéliques se confondent à mon esprit et créent une quelconque envie. J'extériorise ma haine, ma rancoeur. Tout ce que mes mots ne peuvent prononcer, mon corps le crie, le hurle, le gerbe. Ca brûle la gorge, comme un cri trop longtemps étouffé. Mais lorsqu'on crie à l'intérieur de soi-même, y a-t-il une oreille à notre écoute ? Un coeur pour nous ? Non. Il n'y a rien de cela. A l'intérieur de nous, il y a un vide. Encore et toujours ce même vidé à combler. Ce manque profond. Certains boivent, d'autres se droguent : voyez où cela les mènent. Il y a d'autres moyens d'oublier que ce monde n'est pas le meilleur, que les gens ne sont pas tous bons.. D'autres manières de s'alénier et de bailloner son mal-être d'adolescent convaincu. J'ai trouvé ma solution éphémère. J'ai trouvé le meilleur moyen de cri, de pleurer, de me plaindre, de sourire, de jouir sans faire de bruit, sans créer des rumeurs ou des inquiètudes. Je bouge. Sans cesse. Jusqu'à ne plus avoir de souffle. Jusqu'à ne plus avoir de vide, d'envie. De rage. Jusqu'à n'être plus rien qu'une imbécile heureuse.
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| | | Eve receptionniste
Nombre de messages : 8 Age : 30 Date d'inscription : 10/05/2008
| Sujet: Re: Art by Eve Sam 10 Mai - 20:30 | |
| Texte entier : - Spoiler:
# Prologue
- Tu te rappelles d'Eve ? - Hm. Première année de lycée. Ton premier flirt ! - Oui, elle.. - Eh bien je me rappelle oui. Demoiselle aux cheveux blonds et à l'allure mal léchée. - Arrête ! Je l'aimais bien moi. - Oui et bien, pourquoi tu me parles d'elle maintenant ? - Elle lui ressemble la jeune femme sur le banc d'en face. - C'est vrai que maintenant que tu en parles. - Je me demande bien si...
#1
10h53 Elle venait de se lever, les cheveux baignés de soleil caressant encore le coussin crème de son lit. Ses yeux avaient du mal à s'ouvrir, mais j'ai envie de dire que ce n'est pas plus mal. Elle ne voit donc pas ce visage qui la regarde avec attention. Fixement. Comme un peintre observe son oeuvre. Je ne l'ai jamais trouvée aussi belle que ce jour. Mais elle ne savait pas et ne le saurait jamais. J'avais 16 ans. Et c'était la première. La soirée précédent, il valait mieux l'oublier. Mais je l'aimais beaucoup elle. Rien que son prénom faisait ressortir une sorte de pudeur indiscrète. Enfin, Eve, c'est pas commun comme nom. Cette singularité me plaisait et j'avais l'impression de devenir comme ce souffle insondable qui la parcourait. Elle n'était pas comme les autres. Ses cheveux volaient dans le vent, plus brillants que l'étoile au dessus de nos têtes. Ses yeux vert émeraude remplissaient l'espace alentour, telle l'aura d'un couple d'anges amoureux. Son corps se remuait dans les draps, flamme flageolante et tremblante, fragile et gracile. Intemporelle. Ma main carressait sa joue, joue d'enfant rosie par la chaleur d'un été, d'une soirée tard finie. Ces traits si fins.. Ces yeux si clairs.. Ce regard si profond... Eve était créée d'insuffisance et son être créait un manque en l'humain. En tout, c'est ce que je croyais.
14h00 L'horloge était claire : il était temps pour moi de partir travailler dans cette prison que les gens nommaient singulièrement "......". Je lâchais pour la première et dernière fois ce regard. Sans le savoir. Avouons-le désormais, aujourd'hui que j'en ai le recul : je ne savais pas grand chose. Et je suis parti. Laissant son corps au chaud entre les draps frivoles de Juillet. "Bonne soirée, compagnonne de mes rêves." Je n'arrivais à me défaire de son regard clos. "Je t'aime, mon amour. A ce soir." Je me rappelle encore de l'heure indiquée à ma montre quand je sortis de son appartement : 14h37.
#2
- Tu penses que j'oserais ? Non mais vraiment ? - Tu peux toujours essayer.. - Ca m'inquiète. Ca fait tout de même près de sept ans. C'est beaucoup sept ans. - L'amour a ses raisons que la raison ignore. Si tu y tiens encore. - Je n'ose y croire. - Il faudrait pourtant. - Non. C'est dur. Je ne peux pas attendre, elle ne sera peut-être plus là une autre fois. - Bon sang ! Tu m'enquiquines avec tes histoires. Moi je suis un dur et je me décide à devenir le romantisme et la passion pour toi. Alors suis mes conseils, ou bien débarasse toi de moi. - J'y vais ? Je n'y vais pas ? Tu crois qu'elle se rappelera de moi ? - Essaie toujours. Tu n'as rien à perdre. - Si malheureusement. - Et quoi donc ? - Mon dernier rêve.
#3
Il y a des gens qui nous chamboulent par la simple prononciation de leur nom. C'est le genre de personne qui a, à l'encontre de toutes les règles, réussià toucher et changer votre coeur, votre vie. Ce qui fais de vous ce que vous êtes. Eve est de cette catégorie. Eve, c'est une fille. Tout à fait ordinaire de l'extérieur. Mais rien n'est normale à l'intérieur. Elle a vécu plus que vous. Elle a subi plus que vous. Tout ce que vous pouvez penser, Eve le voit autrement. C'est une fille qui a le mérite de vous dépasser sans le savoir. Elle a la joie de vivre, de respirer sans que personne ne l'entende. Car bien sûr, en tout ange qu'elle est, elle se doit d'être silencieuse et respecteuse. Et même si elle ne le devait pas, elle le serait quand même. Eve. Empreinte Vivante Euphémique. C'est le genre de filles sur qui tu n'oses te retourner dans la rue de peur de froisser son ombre si sereine. On l'aime, dès le premier regard, le premier mouvement, le premier toucher. La première dose. La première goutte qui immortalisera le verre d'eau, la mer entière. Celle qui fait commencer un sentiment nouveau. Inmensurable. Eve. Mon amour. Tu m'as manqué.
18h et des poussières Le jeune homme reçoit un appel sur son portable et apprend, en essayant de calmer son coeur, que le groupe va démarrer bientôt. Ca va devenir officiel sous peu. Il rêve déjà de gloire, ses ambitions grandissantes se lisent dans ses yeux. Chaque muscle de son corps se raidit de joie à l'idée de lui annoncer, à celle qu'il a quitté le matin même. Il ouvre la porte sans un bruit, de peur de la voir sursauter. Son monde s'écroule en découvrant sur un tableau d'écloier décoré de fleurs un petit message écrit soigneusement : "Cher et tendre compagnon, souhaieriez-vous me suivre ce soir pour un dîner de gala ? Votre compagnie me ferait grandement plaisir. Rejoignez-moi en face du Square du lycée. Votre Adame." Devait-il l'appeler ? Ou bien se laisser aller à son imagination et son unicité ? Le ton romanesque de ce petit brouillon si joliment calligraphié lui donnait envie de fuir hors de cet immeuble de béton pour suivre le chemin vers le royaume de son bonheur, de sa vie. Belle vie. Partons, compagnon ! Suivons notre instinct. Faites-moi donc le plaisir de partir sur le champs retrouver celle qui vous attends tranquillement, en espèrant votre venue comme elle pourrait espèrer la fin de l'inhumanité. Je t'ai vu. Ce jour-là, je t'ai vu te lever, avec le sourire le plus irréel que j'eus put voir sur ton visage. Pour moi. Rien que pour moi. Tes yeux étaient recouverts de jolis lunettes de soleil qui te donnaient un air impénétrable. Mais je t'avais eu, hein ? Tu m'avais appartenu ce soir-là. Et d'autres soirs encore s'en suivront. Pouvez-vous me suivre, jeune princesse et prisonnière de mes songes ? Ton doigt se posa à la comissure de mes lèvres gersés et profita de ma surprise pour poursuivre sa quête jusqu'au dos de mon visage. Oh oui je t'ai aimé ! Plus que toutes, plus que tous, plus que tout ! Tant pis pour mes instruments, pour mes amis, pour ma vie, pour ma Terre. Pour tout ce qui m'entoure. Je ne voyais qu'eux quand tu étais là. Eux qui me gênaient, qui ne te parfaitisaient pas assez. J'aurais aimé que tu puisses savoir tout. Le sauras-tu un jour mon tendre amour d'enfance ? Enfance éternelle.
#4
- Je suis sûre que c'est elle. J'aimerais que ce soit vrai. - Mais fonce au lieu de rester ici. - Tu crois que c'est un plaisir pour moi d'attendre ma quête ici. En compagnie de toi qui plus est. Tu m'insupportes. - Comment ça ? - C'est un supplice que de ne pouvoir bouger, avancer vers cet ange éphémère et étrangement immortelle. C'est une guerre que je m'évertues à perdre sans cesse, à coup d'acharnements et de blessures morales. Comme une flamme d'acier entrecoupant mes entrailles et mon être. Je n'arrive à diminuer ma peine qu'en me rappelant son visage. - Ce n'était plus une ardeur dans tes veines cachée : c'était Vénus toute entière à sa proie attachée ! * - Oh si tu savais. J'ai l'impression que ma vie privée n'est plus depuis. - Je le sais bien. Tu penses que les autres ne sont pas comme toi, qu'au fond, ils sont tous stupides. Toi seul a connu l'amour. Le véritable. Celui qu'on ne vit qu'une fois. Mais tu ne veux te le rappeler. Et tu te sens grotesque. - Comment peux-tu te permettre de savoir tout ça ?! - Tu le sais bien au fond de toi.
* Voir Phèdre de Racine , I , 4.
#5
Je me rappelle du jour, sur ton banc, attendant, tu m'as regardé la première fois. C'était un matin d'octobre. Du genre de ceux qu'on passe sans vraiment les vivre : un froid oppresseur, un travail sans intérêt et aucune activité à la clef. Puis on se décide à se faire plaisir, pour varier les monotonies de ses journées. On s'achète donc une pâtisserie et la déguste dans un parc. Et soudain, des yeux criant de famine nous regardent avec attention. Elle n'avait pas mangé le matin-même. Je ne le sus qu'après. Mais je le sus et c'était le plus important. Alors, dans un élan de générosité et d'intrigue -il faut bien l'avouer- On se décide à offrir son instant de plaisir à une autre. Tout de suite, ça porte à confusion. J'aime ce On d'avoir été heureux en ce jour d'octobre. Quel indéfini généreux ! Je l'aime, ce On.
19h26 Ce soir-là, on a dansé. Comme deux amants que nous étions. C'était à la limite du fantastique, du merveilleux. Ce sera sans doute la première chose qu'on racontera à nos enfants plus tard. Ce qu'on aurait fait en tout cas. Mais je me suis résignée. Mon futur, je ne le voyais.. Que dis-je ?! Je ne le vois qu'avec toi. Mon Eve. Mon amour. On me dit trop amoureux, presque fou, totalement dépendant, et insondable. Mais je ne le suis pas Eve. Tu le sais toi ? Tu sais ce que c'est que l'Amour ? Notre Amour, que si peu de couples atteignent, était, est, sera si beau que les cachets d'aspirine en pâliront. Comme des feuilles, comme le vent, comme une plume.. Léger et si tendre, si doux que rien ne peut le faire fléchir. Il s'adaptera à tout. Absolument tout. Il était presque 19h30 quand j'ai pris ta main et que nous avons dansé un slow langoureux, tous les deux. Sur un air d'une "Story of the impossible", nos pieds guidaient nos corps. C'étaient doux. Simple. Nirvanien. On a sans doute passé les plus beaux moments de notre vie ensemble. Je ne doute pas que tu penses comme moi, mon Eve. Mon Adamme. On avait pas le choix de la danse, ni le choix des pas. Non on avait jamais vraiment eu le choix. C'était décidé dès le départ, et nous ne le savions même pas. C'était toujours le même écart, la même différence. Mais bon, je t'ai retrouvé n'est-ce pas ? C'est le plus important. Les pas de notre soirée, les doux mots que je n'oserais vous conter.. Tout était comme dans un rêve. Comparaison déjà vue, re-vue et vue à nouveau. Mais la banalité ne rend pas forcément faux. C'était un rêve d'antan, en noir et blanc.
#6
- Je me demande bien ce qui a pu lui arriver pendant tout ce temps. - Moi aussi. Ca fait tout de même un certain temps. -Elle a dû épouser cet autre, ce spectre audacieux qui flotte. Tu sais, celui qu'elle bravait tant, qu'elle idôlatrait de tout son être jusqu'à pouvoir le détruire. Celui qui la faisait brûlée de plaisir. Celui dont elle criait le nom la nuit. Elle était ce fameux, cet unique. Elle était lui. C'est triste à dire mais, malgré ses dires, elle ne vivait pas pour moi. je n'étais qu'une jambe à son corps, qui lui permettait de tenir debout tout en la laissant libre. Mais cette autre jambe.. C'était son hymne. C'était sa véritable beauté. Ce qui la rendait inaccessible et attirante. Je l'envie. Je les envie. Ils sont partis ensemble en nous laissant. - En te laissant. Je n'y suis pour rien. - Oh laisse-moi gémir et pleurer, vider mon corps sur ton épaule dorée ! Je t'en supplie, je ne puis plus me retenir. Savoir qu'elle est si près, si loin, si vide, si pleine. Me rappeller tous les soldats que j'ai dû lâcher pour la garder auprès de moi, pour la sauver de sa tristesse, de sa vie, de son malheur. Pour la garder près de moi, sans lui ôter son autre moitié, son autre envie. Eve. Ma Eve. J'ai tant essayé de te préserver. Tu es l'origine de tout. De mon tout. Mon âme n'est que lambeaux. Mes tissus se déchirent. Trop... - Tu l'as finis, ton monologue ? - Non. Mais le reste me semble si indescriptible qu'il faudrait en effet s'arrêter là.
Une fille sur un banc. Un garçon qui passe une minute entière à ne percer qu'à travers les yeux de cette lointaine fille dorée. Puis un coup de vent. Il l'embarque. Avec elle. Pour ailleurs. Juste pour elle.
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